Lumières d'Automne


Seulement trois poires trônent fièrement tout en haut de l'arbre, c’est le dernier jour des récoltes : la nature commence doucement son long sommeil de l’hiver et se pare de son manteau multicolore. Instants suspendus quelques jours avant que le sol ne se recouvre d’un épais tapis de feuilles qui viendra généreusement nourrir la préparation du jardin pour le printemps prochain.

 

Le cycle des saisons nous invite à regarder Le Cycle Humain, titre d’un livre dans lequel Sri Aurobindo annonce “une crise décisive de transformation”.

 

Rivée sur les résultats de l'élection américaine, quelle joie pour moi d’enfin recevoir un signe de la fin des populismes et autres régimes nationalistes.

La victoire des Démocrates au pays de la statue de la liberté donne du baume au cœur et laisse présager le début de la fin de ces régimes à travers le monde, ouf...

 

Les partages de la bonne nouvelle vont bon train au-dessus des buissons du bocage charolais, lors de la stricte autorisation de promenade d’une heure et d’un kilomètre autour de chez soi.

 

Jamais aussi replié-e-s sur soi-même et autant ouvert-e-s sur le monde.

 

Nishta termine son cycle d'étude à Pondicherry, elle retourne à Calcutta pour le mariage de son cousin, dit-elle - signe prégnant de la reprise de la vie indienne-. Les cours durant ses deux dernières années, entre Flaubert, sa passion pour Napoléon -non partagée par moi- m'ont réconciliée avec la culture classique. Elle envisage de continuer ses études supérieures en langue française ou de faire un M.B.A, la littérature l’emportera-t-elle sur le business ?

 

Tandis qu’Outre Atlantique, la vice-présidente fraîchement élue est une femme, racisée comme on dit - je ne suis pas encore très familière avec ce terme-, il s’agit aussi d’une visibilité encore plus grande du melting-pot mondial. Je ne doute pas une seconde de la fierté des Indiens pour Kamala.

 

Le grand débat ici concerne la question de l’essentiel et du non essentiel. Comme toujours les français sont très réactifs d’autant plus quand il est question de culture. Le Parchemin, la librairie locale, s'ingénie à mettre en vitrine livres et jeux. Mon beau-frère prend des photos, ma sœur recherche les quatrième de couv’ sur la toile... et on fait travailler la librairie. L'émotion autour du commerce local révèle les inquiétudes économiques sous-jacentes des uns et les trésors d’inventivité des autres. 

Nous sommes invités à cette question autour de nos besoins d’ordre principalement physiologique, bien sûr, mais qu’en est-il de l'immatériel, notion tellement plus familière en Inde?

Que vivons-nous vraiment à l'intérieur, quel impact de ce quotidien devenu si différent, sans se toucher, se sourire, à distance ? 

 

En quittant ma mère hier soir, comme chaque jour, j’ai toujours du mal à ne pas la serrer dans mes bras... La lumière dans ses yeux de la joie d'être ensemble, me transporte dans le regard de tous mes amis du sous-continent Indien. Qu’en est-il de la joie de célébrer, se retrouver est-il différent dans ce contexte ? Comment réconcilier l’aspiration de chacun-e à être ensemble et s’adapter à ce monde où tout s'accélère ?

 

Le bip incessant du téléphone, les images et souhaits plein de joie me ramènent à la plus magnifique des innombrables fêtes indiennes :  la fête des Lumières.

 

Happy Diwali, c’est bientôt Noël...


 


 

Commentaires

Retrouvez les articles les plus consultés

Le politique et le sacré

Parfum d'ubiquité...

Chronique d'un retour annoncé