Articles

Ubiquitous soul...

Image
Where are you? asks my dear friend and proofreader Denis. To answer this I can say that I am undergoing an ubiquitous experience to the point that I feel I am here but I am also there. The Cévenole monsoon - as we call it here - is in definite contrast to the suffocating and scorching heat of the Pondicherry summer, deprived of air and oxygen, quite literally. It isn’t like the Indian monsoon, which is special; the land absorbs the much-cherished rains and harvests it for the most difficult dry months. A little bit of predictability in this uncertain world is reassuring. Well, it’s not just regarding the vagaries of the weather. Pondicherry sweats in the heat of May, the mercury already crossing forty degrees adds to the new lockdown the “déjà vu” and the “I have had enough”!  We are all aware of the present pandemic situation in India but unfortunately, some still view it as some kind of conspiracy. The North of India has been reeling under a catastrophic s

Parfum d'ubiquité...

Image
Où es-tu ? me demande mon fidèle ami et correcteur Denis. Je pourrais répondre que je fais une expérience ubiquiste tant je me sens encore là-bas et aussi ici. La mousson cévenole - comme on dit ici - contraste avec la chaleur étouffante de l'été pondichérien qui manque d’air et d’oxygène dans tous les sens du terme. Elle n'a d'égal avec la mousson indienne que la joie de la terre à se gorger des pluies si précieuses, à faire des réserves pour des temps plus difficiles et secs… Un peu de prédictibilité dans ce monde devenu totalement imprévisible rassure. C’est sans compter les aléas du climat. Pondicherry s’asphyxie dans la chaleur du mois de mai, les quarante degrés dépassés sur le thermomètre donnent au nouveau confinement des airs de déjà vu et de je n’en peux plus. Nul n’ignore la situation sanitaire actuelle en Inde, même si certains se croient encore légitimes pour discuter de l'état des lieux… Le nord de l’Inde, dans la tempête depuis avril, passe au sud de l’In

Le politique et le sacré

Image
La pleine lune orangée se lève majestueusement sur la Baie du Bengale. Me voici à nouveau sur ma terrasse en cette journée qui marque le retour d’un confinement complet à Pondichéry. Le virus s’est emparé de l’Inde pour en faire son épicentre comme titre la presse internationale ; un tsunami, peut-on lire dans les médias pour reprendre un terme bien connu ici, tant les stigmates sont encore palpables un peu plus de seize ans après la gigantesque vague qui à l'époque emmena tout sur son passage.  Malgré les signes tangibles du basculement vers une deuxième vague dès janvier, en début d’année, le gouvernement se félicitait d’avoir éradiqué la Covid et de l'atteinte du seuil d’immunité collective… Il est clair que la pandémie aime la densité de population et en Inde nous sommes servis. C'est dans les grands centres urbains que tout a flambé il y a plusieurs semaines, et c’est à Delhi et Mumbai qu’aujourd’hui la situation devient incontrôlable. Si l’on joue à l’apprenti statist

Voyager c'est vivre...Corona is back?

Image
To travel is to live -voyager c’est vivre-, c’est l’habillage du bus, coloré et lumineux telle une boite de nuit ambulante, qui me dépasse hier au retour d’Auroville sur ma TVS rouge. Je souris intérieurement. Un an déjà. Me vient un slogan qui pourrait être un peu plus d'actualité... Vivre est un voyage... Faut-il renoncer pour mieux avancer ? C’est bien un voyage intérieur qui nous est proposé.  La passionnante émission d'Adèle Van Reeth, les chemins de la philosophie sur France Culture, entendue ce matin au réveil, nous invite à nous poser cette question. Questionnement central dans la Bhagavad-Gita ; l'œuvre indienne la plus lue et traduite dans le monde. Ce poème mystique et philosophique est un épisode du célèbre Mahabharata célébré par la mise en scène de Peter Brook et l’adaptation de Jean-Claude Carrière au Festival d'Avignon. Les spectateurs ayant assisté aux neuf heures de la représentation de cette interprétation dans la cour d’honneur du Palais des papes en

Le pays des festivals

Image
La légende dit qu’à choisir entre manger ou voyager, les Bengalis préfèrent voyager. C’est tout dire, sachant qu’on ne rigole pas avec la nourriture en Inde. Je me régale toujours avec l’huile et les graines de moutarde si caractéristiques de la cuisine bengalie de mon amie et professeure d’anglais aux premières heures de ma vie en Inde : Ananya. Cuisiner, partager de la nourriture est un véhicule d’amour en Inde et voyager est très ancré pour tous. Le train est le mode de transport à grande distance le plus utilisé et aussi l’un des plus longs et des plus chargés au monde. Héritage de la colonisation britannique, il rend si pittoresque et aventureuse la découverte du pays.   Si en ces temps si particuliers, le tourisme international n’est plus de mise, les rues de Pondy ne désemplissent pas des voyageurs venus des quatre coins de l’Inde.  Je retrouve avec joie mon ami cashmerie Ishfaq. Il arbore un sourire et une forme physique qui me rassurent après ces longs mois d’absence et de per

En attendant Godot...

Image
Une nouvelle qui va en réjouir plus d’un, le Ministère de la Santé indien annonce l’ouverture prochaine des e-visas...médicaux. En plus d’être devenue la pharmacie du monde, l’Inde est aussi numéro 1 du tourisme médical. J’ai un peu de mal avec l’association des deux mots, même si je reconnais qu’ici on peut faire l’expérience du meilleur comme du pire en termes de soin. Je suis toujours véhémente sur la nécessité de ne pas être malade en Inde, ni d’avoir un accident pour éviter tout séjour à l'hôpital. L’expérience hospitalière est certainement le paroxysme de l’interculturel dans le sous-continent indien. Néanmoins, je suis suivie ici par le meilleur dentiste que je n’ai jamais connu et le souvenir de la cure ayurvédique dans le Kerala reste pour moi comme une grande expérience de santé. Sur ce sujet comme pour tant d'autres en Inde, nous sommes bien en terre de contrastes. Après un séjour solitaire de quelques jours à l’hôpital, ma mère est rentrée chez elle. Pour d’autres r

Corona is gone ?

Image
Esther, qui habite tout près dans le village des pêcheurs de Vaithikupam, me raconte combien les derniers mois ont été éprouvants économiquement : plus de clients pour ses massages et soins de beauté à domicile, elle a dû faire face à la situation grâce à la générosité des uns et des autres et à sa foi inébranlable. Elle a l’art de raconter des situations dramatiques dans des éclats de rire. C’est toujours une bonne leçon pour moi. Elle témoigne de ses prières continuelles, elle est catholique, reliquat de la colonisation française et portugaise en Inde. Dans son “broken english” je comprends néanmoins clairement la situation. Tout le monde souffre, je prie pour que nos enfants ne connaissent pas cela, dit-elle.   Autre signe de changement, une des dernières fermes de la Papamail Koil Street vient de disparaître au pied de mon immeuble. Hier soir, en portant mon compost aux vaches qui depuis des années n’avaient plus beaucoup de verdure, je m'aperçois que le béton a encore frappé.